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Notre cheminement avec l'anorexie

Archives
8 mars 2011

Il y a 16 ans exactement,

je la mettais au monde et demain je dois la mettre à l'hôpital...

Comme la vie est injuste!

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7 mars 2011

Je le sentais bien...

La décision est tombée, Fille2 sera hospitalisée, en pédiatrie dans un premier temps pour se "retaper" à partir de mercredi matin. Ses engelures au pied droit reviennent et d'autres apparaissent au pied gauche. La tension et le pouls sont toujours aussi bas et elle a vraiment mauvaise mine. Elle a finalement perdu 1,3 kilo en 10 jours.

Avant d'aller chez notre médecin, nous avions rendez-vous au lycée avec le médecin scolaire pour faire la demande de tiers-temps pour les épreuves anticipées du bac. Elle a tout de suite fait le dossier pour les épreuves du bac de l'année prochaine... J'ai pris ça dans la figure un peu comme une claque! Je sais que l'anorexie est une maladie "au long cours", mais je n'arrive pas à imaginer ma fille traîner ce boulet pendant si longtemps.

Elle a accepté toutes ces mauvaises nouvelles presque sans réaction, résignée.

Ce sera une drôle de journée d'anniversaire pour elle demain.

7 mars 2011

Fille2, la principale concernée...

Fille2 est née en mars 1995. Trois semaines après avoir rencontré son père, j'étais enceinte. L'histoire se répétait... Pour moi, un nouveau moment de bonheur intense!

Un bébé beaucoup moins facile que le premier, qui pleurait énormément, nuit et jour. Le père n'était là que le week-end. Vers 4 mois, elle est devenue plus "sage". Son développement n'avait rien de particulier, à part un grand besoin de bouger.

Fin juin 1996, j'ai quitté son père avec lequel nous ne partagions plus rien. Je venais (la veille) de rencontrer "l'homme" qui est depuis devenu mon mari et le père de Fille3. Il n'a plus jamais souhaité revoir Fille1 qu'il avait pourtant reconnue.

Au début, Fille2 n'a pas beaucoup vu son père, il disait ne pas savoir s'occuper d'elle. Puis, quand elle a commencé à bien parler, il s'est mis à la prendre chez lui un week-end sur deux. Elle ne demandait jamais à y aller, mais ne s'y opposait pas. 

Elle était très réservée et ne racontait pas grand'chose de ce qui se passait à l'école ou chez son père. Sa grande timidité a conduit l'enseignante à m'envoyer chez une psychologue en deuxième année de maternelle. Les test ont révélé une précocité, nous avons pu différer le saut de classe jusqu'au CM1. Elle a toujours son année d'avance.

A la naissance de Fille3, en septembre 1998, Fille2 a réagit normalement, en exprimant une certaine jalousie, mais rien de plus.

Et puis, un samedi, fin juillet 2001, elle s'est mise à hurler au moment de partir avec son père. Il n'y a pas eu moyen de la convaincre, ni d'avoir aucune explication. Elle disait juste qu'elle n'irait plus jamais. Il est reparti sans elle. J'ai voulu comprendre, pensant qu'il s'était peut-être passé quelque chose le week-end précédent, je l'ai appelé. Il m'a dit qu'il n'y avait rien eu de spécial, que c'était juste "mon éducation qui portait ses fruits"! C'était le comble pour moi!!! J'avais toujours fait très attention à ne tenir aucun propos négatif en parlant de ses méthodes éducatives, même si elles étaient différentes des miennes, je le défendais à chaque fois qu'elle en disait du mal. Il n'est plus jamais revenu et a déménagé sans laisser d'adresse alors que nous avions l'autorité parentale conjointe. Je n'ai pas entamé de procédure (jusqu'en juin 2010) pour le destituer de ses droits, je souhaitais garder la porte ouverte. 

A partir de ce jour-là, Fille2 a encore moins parlé, à part avec moi et encore. Elle ne répondait aux questions que par "oui" ou par "non" et ne faisait que rarement une phrase. J'ai tenté de l'emmener consulter un psychologue et un psychiatre, elle a refusé de leur parler, ils m'ont dit ne rien pouvoir faire. Cette phase de "discours minimum" a duré jusqu'à la classe de cinquième, ça s'est ensuite arrangé progressivement.

Elle vivait collée à moi, dans la peur qu'il ne revienne la chercher ou que je l'abandonne moi aussi. Elle avait une bonne relation avec l'homme qui s'est, dès le début, très bien occupé de mes deux filles, même si cela a été plus difficile avec l'aînée.

Pour ne pas faire un article trop long, je publie déjà le début de la vie de Fille2, la suite viendra dès que j'aurai le temps et le courage. 

7 mars 2011

L'angoisse...

la première hospitalisation s'approche à grands pas, ou plutôt à "kilos envolés". J'ai peur, j'ai mal, je suis triste pour elle.

Hier soir, à notre retour de vacances, elle s'est pesée et est descendue le visage défait de la salle-de-bains. Elle a eu le temps de murmurer qu'elle avait encore perdu du poids, beaucoup de poids pour elle, trop, un kilo et demi, avant de fondre en larmes. J'ai essayé de la rassurer en lui disant que ce n'est pas la même balance et qu'on ne connaît pas la différence exacte entre la nôtre et celle du médecin. 

Lors de la dernière visite médicale, le marché était clair: en dessous de 40 kilos, c'est l'hospitalisation. Elle est à 38,5. Je redoute terriblement cette hospitalisation et en même temps je l'attends. Elle me paraît inéluctable et peut-être y aura-t-il un déclic. Mais elle signifie aussi que Fille2 n'ira plus à l'école, et ça pour elle c'est pour le moment inadmissible, même si elle voit qu'elle a de plus en plus de mal, physiquement et au niveau de la concentration et de la motivation. Et puis, elle ne veut pas y aller: "Ils vont me faire grossir!". Pour l'instant, elle est partagée entre le refus de reprendre du poids et la peur de la spirale horrible de cette saleté de maladie.

Elle aura 16 ans demain... Si l'hospitalisation est nécessaire, j'essaierai de la différer de deux jours.

Croisez tout ce que vous pouvez pour que la balance ait menti, pour que Fille2 ait eu un accès soudain de myopie, pour que la Vie continue!

5 mars 2011

Quelques brèves nouvelles...

J'ai ressenti le besoin d'ouvrir ce blog quand c'est devenu trop lourd à porter... Cet espace existe pour que je puisse y déverser mes inquiétudes, mes larmes parfois, sans que mes proches ne le sachent. J'aimerais aussi avoir la chance de trouver d'autres parents qui sont ou ont été dans la même situation.

En ce moment, je ne peux pas écrire autant que je le souhaiterais, nous sommes en vacances et deux de mes filles sont avec nous. Je reviendrai début de la semaine prochaine pour continuer "cette thérapie par l'écriture".

Fille2 et moi avons passé la journée de jeudi à l'hôpital d'Annecy... Ils l'ont laissée sortir, malgré une faiblesse générale extrême. J'espère qu'elle pourra retourner au lycée lundi et qu'elle fêtera ses 16 ans à la maison. 

Je vois qu'il y a quelques visites et même sans savoir qui c'est, ça me fait plaisir...

Mes petites espionnes me demandent ce que je fais, je m'arrête là, pour ne pas éveiller davantage leur curiosité!

 

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2 mars 2011

Fille1, l'aînée

Je vais essayer de vous présenter les membres de notre famille pour que vous arriviez à mieux imaginer notre vie.

 

Fille1 est née en août 1991. J'avais 25 ans et l'annonce de cette grossesse pas vraiment programmée et pas très "raisonnable" a été un grand moment de bonheur!

Le papa qui était russe vivait à Moscou. Enceinte de 4 mois, j'ai appris qu'il me trompait. Cela a mis un terme à nos projets de vie commune, je l'ai quitté tout en gardant de bonnes relations avec lui et sa famille. Il était présent à la naissance et nous sommes ensuite allées le voir à Moscou en été 1993. Ses parents sont aussi venus nous voir. Il est décédé en juin 2000 d'une rupture d'anévrisme. Nous continuons à voir les grand-parents, même si la distance fait que les occasions sont rares.

Fille1 a été une "enfant idéale", faisant ses nuits dès la naissance, calme, obéissante... Enfant précoce, elle a sauté deux classes mais n'a jamais semblé en souffrir. J'ai rencontré le père de Fille2 quand elle avait presque 3 ans, elle a accepté cette relation très facilement et a accepté notre séparation en juin 1996 tout aussi facilement. J'ai quitté le père de Fille2 le jour où j'ai rencontré "l'homme", je ne sais pas mentir et j'étais incapable de mener une double vie. Il n'avait pas encore d'enfant et s'est investi dans la vie de mes filles. Le père de Fille2 n'a jamais souhaité revoir Fille1 après notre séparation, elle n'en a pas manifesté le désir non plus.

Fille1 est entrée tôt dans l'adolescence, c'était une opposition perpétuelle, une grande violence verbale, des envies de sortir, des copains... Ses facilités dans le domaine scolaire lui ont permis de franchir les étapes sans rien faire jusqu'au bac qu'elle a décroché en juin 2007. En septembre, elle est entrée en fac de médecine, à 100 kilomètres de chez nous et s'est installée dans un studio, elle avait tout juste 16 ans. La première année a été consacrée à la "découverte de la liberté"! Pas de catastrophe majeure, juste un redoublement qui était prévisible. Aujourd'hui, elle a mûri, semble être sortie de l'adolescence, nous avons une relation que j'apprécie.

2 mars 2011

Petite présentation

Nous sommes une famille recomposée de 5 personnes: Fille1 (19 ans), Fille2 (15 ans) et Fille3 (12ans). Mon mari et moi avons 45 ans. L'homme n'avait pas d'enfant avant de me connaître, mais avec moi, il a "tiré le gros lot"! Quand nous nous sommes connus, en 1996, j'avais déjà deux filles, de deux pères différents.

Jusqu'au mois dernier, nous avions une existence agréable: nous connaissions des hauts et des bas, mais ma vie me convenait et je me rendais compte de la chance que nous avions.

Et puis ce diagnostic qui fait l'effet d'une bombe... Tout à coup, tout vacille, les repères disparaissent, ce qui semblait évident ne l'est plus!

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